L'enfant sorcière.

D'après Gottfried Keller et d'autres
La petite a été traumatisée par la mort et l'enterrement de sa mère,et depuis ne veut plus entrer à l'église ni dire sa prière.....
Elle préfère de loin la nature (comme Thomas;) ) et les animaux
On l'envoie donc chez le prêtre pour qu'il la remette dans" le droit chemin"
Elle dépérit et finit par mourir une nuit , dans le jardin où elle s'est creusé une petite tombe

Moi, j'adore. L'arrangement avec la cornemuse, je trouve l'idée absolument somptueuse. Du coup, moi qui avais une idée un peu ringarde de cette musique ça me donne envie d'aller fouiller.

Bon, j'ai lu hier, dans un article, ici même, sur le forum, mais malheureusement, je n'arrive pas à le retrouver, des propos de Thomas, au sujet de la chanson "l'enfant sorcière". Ça dénote, un peu, quand même, par son côté très "objectivement terrifiant de vérité", et sublime, l'histoire de cette petite fille.

Il dit un truc du style: "oui, effectivement, avec cette chanson, on ouvre la porte au phénomène "égérie".

Je n'arrive pas à retrouver l'article, si quelqu'un le retrouve...

Alors, bon.... ok. Pas de problème.... je le note, je le note.

D'aprés Thomas , elle lui a été inspirée par 1 passage de Henri le vert de Gottfried Keller.....

voici le texte.

Heu.... Je voudrai pas ramener ma fraise, là. Mais les paroles en gras, nous montre qu'il s'agit en fait, du viol d'une petite fille. Et la seconde phrase, en gras, signifie qu'elle a donc été par cet acte là, assassinée. Puis par la troisième, qu'elle a ressucité. En fait, il s'agit d'une survivante.

Dans l'histoire ce n'est pas précisé, elle s'enfuit du presbytère ou elle est maltraitée pour aller jouer avec les autres enfants.
Moi, je pense que c'est elle qui passe son habit de pénitente par dessus tête quand elle est dans les bois ..... Et comme elle déteste les rites religieux elle ne veut pas qu'on l'enterre, se sauve du cercueil et retourne à la nature......
Mais bon, chacun son interprétation.....

Moi je l'aime moins cette chanson ... la musique est très belle mais la chanson dans son entier, bof

Surement parce qu'elle est directement inspirée d'une histoire qui l'a touché et que du coup il n'y a pas trop mis son grain de sel.....
Mais bon , dans une histoire pareille c'est un peu difficile, hein

C'est une bonne idée, le texte est bien écrit, mais ... ça me donne une drole d'impression

Ce qui me heurte dans cette chanson c'est l'association tombe et enfant
Quand je l'ai entendue au concert, je me suis dis tout de suite que je ne la réécouterai pas.
Finalement la mélodie est envoutante.
Comme mon mari l'adore, lui il voit ça comme une légende plutôt un truc ancien qui se raconte chez les Bretons par exemple. La musique s'y prête bien.

Je l'ai lu hier soir....
Et je n'avais pas imaginé la fin comme ça .

Pour moi quand on ouvrait le cercueil c'est son fantôme qui sortait (encore que les fantomes n'ont pas besoin qu'on leur ouvre le cercueil en principe).
Mais non, en fait dans un 1er temps on la croit morte , on la met dans le cercueil et le jour de son enterrement elle se "réveille"..........et part mourir dans les bois....
Pour moi qui suis "un peu" claustrophobe c'est la totale !

Palmita a écrit:

D'après Gottfried Keller et d'autres
La petite a été traumatisée par la mort et l'enterrement de sa mère,et depuis ne veut plus entrer à l'église ni dire sa prière.....
Elle préfère de loin la nature (comme Thomas;) ) et les animaux
On l'envoie donc chez le prêtre pour qu'il la remette dans" le droit chemin"
Elle dépérit et finit par mourir une nuit , dans le jardin où elle s'est creusé une petite tombe

Questions:
1) pourquoi a-t-elle peur d'avance du prêtre?
2) on l'envoie chez lui, elle se sauve, on la retrouve hébétée jupe par dessus tête. Pourquoi? Est-ce une façon pratique pour se sauver?
3) elle est enfermée cette fois, mais réussit à se sauver (?) grâce à quelque "diablerie". Il fallait qu'elle soit bien enfermée pour qu'on pense alors à un acte surnaturel. Pourtant:
4) elle ne se sauve pas bien loin, malgré ses pouvoirs de sorcière, puis qu'elle reste dans le jardin du curé! Quels pouvoirs!
5) A cet endroit, elle réussit à s'enterrer elle même, sous les rangées de haricots, donc sans les déranger. Quelle sorcière extraordinaire!
6) c'est là que commence la légende.... dans mon message suivant.

Bon, vous commencez à comprendre un peu, ou je vous fais un dessin?

"sous les ronces et le lierre..."
je vous ai déjà dit que thomas ne prend pas souvent un mot au hasard. Pourquoi pas le chiendent, la menthe, l'ortie...?

La sorcière n'a jamais réussi à fuir son bourreau, je viens de le démontrer. Mais ce fut vrai même après sa mort.
Pourquoi est elle couchée justement sous les ronces et le lierre?
Le lierre enserre, s'accroche fortment, plante ses crampons, enlace!
Les ronces aussi s'accrochent fortement. Là, il est question ...des pines!
Donc la pauvrette est pour l'éternité couchée (encore) sous son violeur-assassin, même si c'est par des symboles.

Si vous êtes sages, je vous expliquerai un jour pourquoi elle était d'abord enterrée sous les haricots.
A plus tard!

philosofou a écrit:

Questions:
1) pourquoi a-t-elle peur d'avance du prêtre?

D'après Gottfried Keller et d'autres
La petite a été traumatisée par la mort et l'enterrement de sa mère,et depuis ne veut plus entrer à l'église ni dire sa prière.....
C'est pour ça d'abord qu'on la prend pour une sorciére

philosofou a écrit:

2) on l'envoie chez lui, elle se sauve, on la retrouve hébétée jupe par dessus tête. Pourquoi? Est-ce une façon pratique pour se sauver?

Moi je lis"on l'a trouvée en haut du bois de hêtre (pas spécialement hébétée),
son habit de pénitente avait passé par dessus tête"( je comprend "elle" l'avait passé par dessus tête, c'est une formule poètique, il me semble...)
elle a quitté sa robe pour jouer, parce qu'elle en a ras le bol de sa robe de pénitente!!( dans l'histoire on la retrouve couchée sur sa robe en train de manger des fraises)

philosofou a écrit:

3) elle est enfermée cette fois, mais réussit à se sauver (?) grâce à quelque "diablerie". Il fallait qu'elle soit bien enfermée pour qu'on pense alors
à un acte surnaturel. Pourtant:
4) elle ne se sauve pas bien loin, malgré ses pouvoirs de sorcière, puis qu'elle reste dans le jardin du curé! Quels pouvoirs!

Dans un 1er temps elle est enfermée au presbytère où elle peut quand même jouer dans le jardin, spécialement dans les haricots et dans un 2e temps,
elle doit rester à l'intèrieur où elle dépérit. Une nuit elle arrive à sortir...et retourne dans les haricots là où elle s'était fait un "refuge"
Et quand on la retrouve on la croit morte.......

philosofou a écrit:

5) A cet endroit, elle réussit à s'enterrer elle même, sous les rangées de haricots, donc sans les déranger. Quelle sorcière extraordinaire!
6) c'est là que commence la légende.... dans mon message suivant.

Bon, vous commencez à comprendre un peu, ou je vous fais un dessin?

Sinon, pour comprendre il suffit de lire le passage de Henri le vert dont Thomas s'est inspiré....il ne s'en cache pas

Mais je pense quand même que la légende a existé surtout à cause du fait qu'elle s'est réveillé dans le cercueil, plutot que par son calvaire
de petite fille abandonnée pour de sombres raisons.
Bon prétexte la soi disant sorcellerie, pour se débarasser d'une petite fille issue d'un premier mariage ....

Pour moi Thomas Fersen , avec cette chanson, "dénonce" le fait que les religions ne sont pas toujours "très catholiques" (ou orthodoxes... ou autre ....)

Mais bon, ce n'est pas interdit d'y voir autre chose.......

J'accroche pas du tout a la chanson, alors decortiquer le symbolisme neuneu curé violeur/fillette violée comme certains, je passe mon tour , désolée.

Je reconnais et apprécie l'érudition de Palmita, dont le point de vue est fort étayé.
Néanmoins, je préfère parler de ce qu'a fait Thomas Fersen de cette histoire.
Les 2 versions sont alors aussi intéressantes, quoi que sensiblement différentes.
Et il serait difficile de déterminer laquelle est la plus joyeuse!
En tout cas celle de Thomas est très en prise sur l'actualité, bien qu'étant hélas de tous temps!
Et les versions précédentes ne sont elles pas teintées de "bien-pensance myope", quitte à se justifier par du surnaturel à bon compte?
C'est ainsi que naissent les légendes.

post scriptum:
la femme de Dutroux sort de prison, et espère entrer dans un couvent français.
Mais ça n'a aucun rapport, bien sur!

Voilà ce que j'ai trouvé sur le net :
"À l'âge de cinq ans, Emerentia s'évanouit durant le remariage de son père, peu après la mort de la première épouse de celui-ci. L'enfant, qui a très mal vécu l'enterrement de sa mère, ne supporte plus rien de ce qui touche à la religion. L'odeur de l'encens la rebute, l'image du Christ ensanglanté sur la croix lui fait peur. Elle refuse de réciter les chants religieux et estime que "le catéchisme c'est écrit sans penser" "
"Emerentia est annoncée comme ayant existé et comme étant sortie du livre Henri le Vert de Gottfried Keller.

La petite tombe malade. Alors que ses tantes font des prières auprès de son lit, Emerentia hurle, se cache sous les draps, jette un crucifix et déchire son missel. La belle-mère de l'enfant saute sur l'occasion pour la mettre en pénitence chez le prêtre du village de F.

À sept ans seulement, la fillette est donc reléguée chez le curé du village, réputé pour la rigueur de sa foi. Au presbytère, la petite, qui refuse d'apprendre le livre de messe, est régulièrement fouettée et mise en isolement.

Comme Emerentia ne fait pas de progrès, selon les parents de la petite et le doyen, qui pense qu'en cette enfant ressortent les péchés du grand-père, ancien calviniste, on fait subir à la fillette un jeûne forcé et lui confectionne un habit de pénitence qu'elle devra porter constamment.

En parallèle, les enfants du village adorent se trouver en présence de la petite qui les éblouit avec son imagination et sa joie de vivre débordantes, et les fascine avec son amour inconditionnel pour la nature et les animaux. Pourtant elle est accusée de perversion envers ses camarades et n'a plus le droit de sortir pour jouer avec eux. Seuls deux jeunes garçons âgés de dix-neuf ans, Jean-du-Moulin et Clair-du Vannier, permettent à la fillette de redevenir une enfant lorsqu'ils l'emmènent sur leurs chevaux à chaque fois qu'elle s'évade.

Un peintre, envoyé par les parents d'Emerentia puisqu'ils ne souhaitent plus la reprendre chez eux, vient passer une semaine au presbytère pour faire un portrait de la petite, tableau destiné à être le seul souvenir de l'enfant.

Le révérend doyen reçoit l'ordre de cesser d'enseigner les branches générales, comme le latin, ainsi que toute instruction mondaine, à Emerentia, et de ne garder que les enseignements religieux. La petite va petit à petit oublier tout ce qu'elle avait appris et se plonger dans un mutisme de plus en plus apparent. Elle ne mange plus, ne bouge plus, ne rit plus.

Une nuit Emerentia, qui n'a que sept ans, s'empare des dernières forces qui lui restent pour sortir dans le jardin, creuser un petit trou, s'y blottir et mourir."
(source Wikipédia non vérifiée : http://fr.wikipedia.org/wiki/Emerentia_1713 )

Oui, c'est aussi inspiré du même passage de Henri le vert .....
Il en a inspiré plus d'un ou d'une !

Ah, ok ! En attendant, je me suis commandé le bouquin "Emerentia 1713", ça m'a intriguée !!

Pêchée sur le net... L'histoire filmée de la petite Mérette (Emerentia) d'après le roman "Henri le vert" de Gottfried Keller.

Merci !!!
Je ne l'imagine pas du tout comme ça l'enfant sorcière ... pas si agressive ....
Sinon il y a ça aussi, la "vrai" histoire , enfin celle qui a inspiré Thomas...
http://books.google.fr/books?id=fOh6fCLGuxAC&pg=PA30&lpg=PA30&dq=henri+le+vert+enfant+sorci%C3%A8re&source=bl&ots=a_BFfdi1Dz&sig=x6--9iLMOn6FMk0Cv06jxxcvALc&hl=fr&ei=ARl6TZ3NKsjBhAfjyZTsBg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CCsQ6AEwAA#v=onepage&q&f=false

Ah, il est génial, ce lien, merci Palmita !! J'ai été ravie de lire le VRAI extrait ! Dommage que ce soit coupé juste sur la fin... Et merci aussi à Torok pour son lien !

Je n'en démord pas:
Il y a la légende, qui peut elle même être interprétée de différentes façons.
Et il y a ce qu'en a fait Thomas Fersen (superbement!), qui est une licence poétique, et qui est riche en subtilités.
Je préfère penser que Thomas a vu dans cette histoire les ombres, les troubles, les préjugés, et qu'il les a dénoncés.
Et qu'ainsi, cette histoire éclaire les faits plus récents de pédophilie de la part des prêtres, par exemple.
Mais hélas pas seulement.