Fersen est le héros d'un fameux roman d'amour, celui qui l'a uni à la reine Marie-Antoinette. Leurs sentiments sont attestés par leur correspondance, mais se sont-ils traduits par un passage à l'acte ? Rien ne le prouve, mais le mystère entretient le mythe. Né dans la plus haute aristocratie suédoise, ennemi acharné des idées révolutionnaires, il fut l'agent secret à Paris du roi de Suède Gustave III. La reine, passionnément éprise du beau Suédois, suivit aveuglément ses conseils et c'est lui qui organisa la fameuse fuite à Varennes, en juin 1791, lui encore qui, de Bruxelles, tenta de la sauver. Mais, en l'engageant dans une politique de double jeu, il contribua à sa perte. Après la mort de la Reine, retourné définitivement en Suède, il n'eut plus qu'un but : venger sa mémoire en combattant le jacobinisme incarné à ses yeux par Napoléon. Taxé de réactionnaire par une opinion de plus en plus libérale, il encourut une telle impopularité qu'à la mort du prince héritier de Suède, qui incarnait l'idéal démocratique, il fut accusé de l'avoir assassiné. Le 20 juin 1810, il tombait dans une rue de Stockholm, lynché par une foule en fureur.